Hiroshi Sakurai – juillet 2022

L'assassinat de Monsieur Abe a choqué non seulement le Japon mais aussi le monde entier ces dernières semaines. Et pourtant le temps passe inexorablement et bien des évènements se succèdent. Ce numéro décrit ma participation au forum WEOY (World Entrepreneur of the Year), qui s'est tenu à Monaco, et dont j'aurais dû parler avant l'incident.

C’était une expérience exceptionnelle. Le terme « entrepreneur » est souvent traduit par « créateur d’entreprise » en japonais, mais les personnes qui ont été sélectionnées pour le WEOY ne l’ont pas été simplement parce qu'ils ont créé leur propre entreprise. Ce sont des personnes, qui dans leur vie, sont poussés au plus profond d’eux-mêmes à faire changer leur entreprise et la société en général.

Les entrepreneurs sélectionnés viennent du monde entier - Afrique, Europe, Amérique du Nord et du Sud et Asie - pour élire les lauréats de cette année. Vous rencontrez de nombreux représentants des différents pays lorsque vous vous promenez dans les rues de Monaco. Les drapeaux des représentants du monde entier se trouvent partout dans la ville. (Mon drapeau flottait également à une rue du Casino de Monaco.) Cette expérience est inexprimable.

Malheureusement, je n'ai pas "remporté le titre de WEOY ", mais j'ai beaucoup appris et acquis une formidable expérience grâce à ma participation au EOY. (À propos, le lauréat de cette année était M. Gaston d'Argentine, qui gère une entreprise de 4.000 employés, principalement aux États-Unis, et dont l’objectif est de développer la publicité sur internet en investissant dans la formation aux métiers du numérique dans les pays émergents).

Lorsque j'ai été nommé représentant du Japon, j'ai simplement pensé que Dassai avait été récompensé pour avoir créé un marché pour le saké Junmai Daiginjo au Japon, qui était jusqu'alors presque inexistant, et qu'en même temps, notre activité était en relation avec le développement des riziculteurs et d’une société durable. Cependant, en y réfléchissant depuis ma sélection l'année dernière en tant que représentant du Japon, le mot japonais de « téma » (手間) m’est venu à l’esprit. Le « téma », c’est-à-dire le temps et l’effort consacrés à une tâche, n'est pas quelque chose de vain, mais d’essentiel pour une société qui se développe du point de vue de la science.

Je me suis rendu compte que la grande œuvre de ma vie consistait à faire avancer ce concept de « téma » et en faire bénéficier la société en mettant en avant les qualités de Dassai. Cette semaine de juin était une formidable expérience qui m'a permis de le comprendre.