La Lettre d’un Kuramoto #539 – Le séisme dans la péninsule de Noto

Hiroshi Sakurai – janvier 2024

 

Le début de l’année a été marquée par une série de terribles événements. Le séisme qui a frappé la péninsule de Noto est particulièrement bouleversant. J'adresse mes prières aux âmes des victimes. Mon cœur est serré pour ceux qui souffrent encore de la catastrophe et pour les difficultés qu'ils rencontrent.

 

Nous ne pouvons pas aider directement. Aussi nous avons fait un don, non par dignité, mais parce que nous espérons qu'il sera utile. Nous avons fait un don 100 millions de yens grâce aux bénéfices de vos achats des sakés Dassai. Nous avons donné ce montant, mais nous comprenons l'importance de cette somme. Nous vous remercions tous chaleureusement.

 

Pour Dassai, qui est soutenu par vous tous, il est très important que le Japon soit en bonne santé. Nous avons notamment réfléchi à la manière dont nous pouvons aider l'industrie agricole. Vu de l’extérieur, ce que Dassai peut faire pourrait sembler sans importance, mais nous y avons bien réfléchi.

 

Par exemple, lorsqu'on s'attendait à ce que les ventes chutent de moitié à la suite de la pandémie de Covid-19, nous nous sommes demandé comment maintenir nos volumes d’achats de Yamada Nishiki et par conséquent les paiements aux agriculteurs. Nous avons fabriqué de l'amazake (saké sucré sans alcool) à partir du riz à saké Yamada-Nishiki, et nous avons également élaboré un projet visant à inciter les gens à utiliser le Yamada-Nishiki pour leurs repas, ce qu’ils ne font pas habituellement. Nous avons même fabriqué de l'éthanol désinfectant à partir de Yamada-Nishiki. Nous avons fabriqué l'éthanol de manière rudimentaire, pensant qu'il ne serait bon que si nous pouvions produire une solution d'alcool non diluée. Mais comme on pouvait s'y attendre compte tenu de la qualité du Yamada Nishiki, il dégageait un très bon arôme. À cause de ce bon arôme, on nous a demandé si on pouvait le boire. J'ai dû fournir une excuse embarrassante : « Il n'y a rien de mauvais à le boire, mais je vous prie de ne pas le faire en vertu de la loi sur la taxe sur les boissons alcoolisées ». Par conséquent, nous sommes très fiers d'avoir pu maintenir notre volume d'achat de Yamada Nishiki en 2020 et à nouveau en 2021.

 

Le concours pour désigner le meilleur Yamada Nishiki du Japon a eu lieu cette année aussi à l'hôtel Imperial. Nous sommes revenus à l’essentiel et avons organisé une table ronde dans l'espoir de revitaliser l’agricole japonaise.

 

Le thème de cette table ronde était « Les agriculteurs japonais n'ont ni le droit de décider des quantités à produire, ni le droit de décider des prix, en conséquence les agriculteurs ont l’impression de stagner. ». M. Ebihara, riziculteur à Tochigi, a parlé de son point de vue d'agriculteur. M. Hiroshi Nakata, membre de la Chambre des conseillers et ancien maire de Yokohama, a parlé d’un point de vue politique, et M. Kenshi Hirokane, artiste de manga qui a écrit plusieurs livres sur l'agriculture, a parlé plus largement des problèmes de l'agriculture japonaise et de ses perspectives.

 

Je suis fier de cette discussion, et j'ai même reçu des commentaires de journalistes présents qui disaient n’avoir jamais entendu parler de cette façon de voir les choses. C'était un bon débat.

 

Et quelle surprise, le Grand Prix de cette année est revenu une nouvelle fois à M. Kitajima d'Amagi (préfecture de Fukuoka), qui avait déjà remporté le Grand Prix pour la deuxième édition. Le riz de M. Kunisada, de la préfecture d'Okayama, arrivé deuxième, était également excellent, cependant le riz M.  Kitajima était encore meilleur. Kunisada-san avait l'air déçu. Nous pensons que l'équipe d'Okayama sera capable de monter sur la plus haute marche.

 

À propos, en ce qui concerne l'augmentation des prix Yamada-Nishiki mentionnée dans le dernier numéro de La Lettre d'un Kuramoto Vol.538, nous avons pris la liberté d'informer nos fournisseurs dans chaque préfecture de l'augmentation des prix. Bien qu'il y ait des disparités selon les régions, si l'on prend l'exemple du riz de classe 1 de la préfecture d'Okayama, qui est notre plus gros fournisseur après les préfectures de Hyogo et Yamaguchi, l'augmentation de prix est de 2 500 yens par balle (60 kg), soit plus de 11 %. Par conséquent, le prix du Yamadanishiki provenant d'autres préfectures telles que Okayama et Yamaguchi est plus élevé que celui du Hyogo Yamadanishiki, qui a été volontairement encadré avec une augmentation de prix de 650 yens. Je pense que pour permettre aux agriculteurs de maintenir la rentabilité de leur activité et garder leur motivation, et ne pas tomber dans le piège d’une « exploitation de l'enthousiasme », cette augmentation de prix est nécessaire.